Définition de la compétence : quel(le) imposteur(e) es-tu ? 🧐

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La compétence, c’est pas ce que tu crois, et c’est pour ça que tu penses être une imposture !

C’est devenu tendance, le syndrome de l’imposteur. Les articles fleurissent sur le sujet ! Mais, c’est dommage, la plupart passent à côté de l’essentiel. Manque de confiance en soi ? Perfectionnisme extrême ? Certains raccourcis sont vite faits. En fait, le cœur du problème avec ce fichu syndrome, c’est une mauvaise définition de la compétence. Aaaaah, tu l’avais pas vue venir, celle-là ! Laisse-moi t’expliquer tout ça : tu vas voir, ça va bientôt être beaucoup plus clair. 👇

Définition de la compétence : quel(le) imposteur(e) es-tu ?

Une mauvaise définition de la compétence à la base du syndrome de l’imposteur

Avant de développer, sache que tout ce dont je vais te parler provient des travaux du Docteur Valerie Young*. Mais qui est cette personne ? Oh, c’est juste l’experte mondiale du syndrome de l’imposteur, celle auprès de qui je me suis formée, celle qui a créé l’Impostor Syndrome Institute aux USA. Valerie Young étudie depuis plusieurs décennies ce phénomène. En gros, elle est calée de chez calée. Maintenant que tu sais ça, passons à la suite.

Elle a pu constater que les personnes qui ressentent le syndrome de l’imposteur ont toutes une définition erronée, malsaine et inatteignable de la compétence. Des standards impossibles à atteindre finalement. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’inconsciemment, on se fixe des règles sur ce qu’on estime « être compétent(e) ». Et surtout, on se sent imposteur dès que l’on ne coche pas toutes les cases de cette pseudo compétence.

D’après Valérie Young, on peut distinguer 5 types d’imposteurs. Ou pour être plus précise, 5 définitions de la compétence. Toutes erronées, je le répète.

Dernière précision : ce qui suit n’est pas un test de personnalité. Ça ne te définit donc pas en tant que personne, ça définit ta vision de la compétence… Et c’est bien différent !

Les 5 types du syndrome de l'imposteur

1️⃣ Le ou la perfectionniste

👉 Sa définition de la compétence

Pour le ou la perfectionniste, si c’est pas parfait, alors c’est nul. Tout doit être fait à la perfection, et la moindre erreur est une catastrophe interplanétaire. En gros, sa définition est la suivante : si j’étais vraiment compétent(e), je devrais toujours réussir parfaitement ce que je fais.

Exemple. Tu présentes un PowerPoint. Tu as le malheur d’oublier une slide ou de repérer une faute d’orthographe. Big bang, c’est la cata, parce que tout n’était pas parfait. Tu vas te focaliser là-dessus au lieu de voir les 99 % de travail nickel. Le truc, c’est que parce que tu arrives parfois à atteindre la perfection, tu penses que tu dois TOUJOURS tout faire parfaitement.

👉 Ses difficultés

Si tu te reconnais dans cette définition, tu as peut-être du mal à déléguer et tu mets la barre très très (trop) haut. Même 100% n’est pas suffisant quoi… Du coup, tu as certainement du mal à lâcher prise. Tu es peut-être même connu(e) pour être un peu tatillon(ne).

💡 Conseil de ta coach

Il vaut mieux « fait » que « parfait ». Ou que « PAS fait » : les perfectionnistes peuvent avoir tendance à procrastiner par peur de ne pas réussir à faire parfaitement les choses. Et/ou travailler parfois bien plus que nécessaire… Autre chose, pour toi : tout ne mérite pas d’être fait à 100 %. Ce n’est pas pour autant que tu te contentes de la médiocrité 😉.

2️⃣ Le ou la génie naturel(le)

👉 Sa définition de la compétence

Les génies naturels pensent qu’être compétent, c’est maîtriser les choses très rapidement. L’idée pour eux, c’est que la compétence est quelque chose d’inné. Soit on est bon, soit on est mauvais, basta. On retrouve souvent ce profil chez des gens qui ont eu beaucoup réussi quand ils étaient plus jeunes, et qui dégringolent quand ils rencontrent leurs premières vraies difficultés. Ou encore chez les personnes qui se reconvertissent, et qui ont oublié qu’avoir du mal, au départ, c’est normaaaal. 😬

Exemple. Tu démarres un nouveau poste… Et tu te culpabilises de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre à la fin de ta 1ère semaine ! Alors tu vas te mettre une pression supplémentaire, voire penser que l’entreprise a fait une erreur en te recrutant et ne validera pas ta période d’essai. 😬

👉 Ses difficultés

Le génie naturel considère qu’il est nul s’il ne réussit pas du premier coup, y compris pour des choses très complexes. Alors tu peux avoir tendance à abandonner rapidement, ou encore à avoir mal à faire face à de nouveaux défis.

💡 Conseil de ta coach

Il faut bien que tu comprennes que c’est normal d’être dans l’inconfort quand tu débutes un nouveau projet, un nouveau boulot, une nouvelle activité. Plus tu pratiques, plus tu t’améliores, et c’est totalement logique ! Laisse toi de la marge de manoeuvre, un temps d’adaptation.

3️⃣ L’expert(e)

👉 Sa définition de la compétence

Pour l’expert(e), être compétent(e), c’est savoir tout sur tout. Douter, ne pas être sûr de tout savoir, de tout connaître = être incompétent pour les expert(e)s. Si tu es concerné(e), tu as peut-être tendance à enchaîner les formations, les livres, les webinaires etc. TOUT pour toujours en apprendre davantage et prouver que tu sais des choses. Mais malgré ça, tu as souvent la sensation de ne pas en savoir ‘assez’, ou du moins que les autres savent mieux que toi…

Exemple. T’es en réunion, ou encore entretien de recrutement par exemple. On te pose une question, à laquelle tu n’as pas la réponse. Et bien, tu vas te sentir totalement déstabilisé(e) et partir du principe que tu aurais DÛ savoir. Et que donc tu n’as pas à la hauteur, et un imposteur…

👉 Ses difficultés

Il peut avoir du mal à se lancer (voire ne JAMAIS se lancer) parce qu’il estime qu’il n’en sait pas assez par exemple. Avouer qu’il ne sait pas peut s’avérer difficile, parce que c’est faire un peu « aveu de faiblesse » (et d’imposture 😏). Eh oui, parce qu’il voudrait être une sorte de moteur de recherche géant qui a réponse à tout. Les expert(e)s n’en savent jamais assez.

💡 Conseil de ta coach

Il y aura toujours plus à apprendre et à découvrir, tu n’as pas à tout savoir : mais à faire confiance en ce que tu sais DÉJÀ et à aller l’appliquer ! On a 2 écoles sur le sujet de « à partir de quand est-ce qu’on est expert ? ». Certains disent qu’il faut environ 10 000H de pratique. D’autres disent qu’à partir de 20H à étudier sur un sujet, tu maitrises déjà les bases. En revanche, ces 2 visions se rejoignent sur un même point : c’est la PRATIQUE qui fait toute la différence, et qui permet l’expertise. En bref, tu t’y mets quand ? 😉

L'expert est l'un des profils du syndrome de l'imposteur

4️⃣ Le ou la soliste

👉 Sa définition de la compétence

Les solistes pensent que s’ils étaient vraiment compétents, ils devraient savoir faire tout seul. Ils ne voudront pas demander de l’aide parce qu’ils considèrent qu’ils doivent apprendre, mais surtout faire TOUT seuls. Dans le cadre du travail, ils préfèrent souvent être les seuls à faire ce qu’ils font. Pourquoi ? Parce que s’inspirer ou construire des choses sur ce le travail d’autrui, leur confirme qu’ils sont des impostures…

Exemple. On te confie un nouveau projet mal cadré, avec des objectifs irréalistes et des moyens insuffisants. Et là, tu vas te mettre en mode ‘sacrifice’, foncer tête baissée et tout faire pour y arriver et surtout ne rien demander à personne. Quitte à te ruiner la santé.

👉 Ses difficultés

Si tu te reconnais dans cette définition de la compétence, tu as peut-être des difficultés à : travailler en équipe, mais aussi demander de l’aide (ou même simplement accepter celle qu’on te propose). Tu vas aussi avoir tendance à dire, lorsque l’on te félicite : « J’ai rien fait, c’est un travail d’équipe ! ».

💡 Conseil de ta coach

T’as pas forcément besoin de réinventer la roue pour faire quelque chose d’intéressant ! Les gens les plus compétents sont ceux qui savent s’entourer et demander de l’aide, pas ceux qui font tout, tout seuls. Demande de l’aide, accepte cette formation, prends un coach !

5️⃣ Le ou la superhumain(e)

👉 Sa définition de la compétence

Pour le superhumain, il ne suffit pas de faire tout à la perfection, il faut dupliquer cette perfection sur plusieurs rôles. Le Dr Valerie Young décrit les superhumain(e)s comme des perfectionnistes sous stéroïdes 😂

Exemple. Prenons une manager superhumaine ! Elle estime qu’elle doit être parfaite sur la vision stratégique, parfaite sur l’opérationnel, parfaite sur la gestion des collaborateurs, parfaite sur la compta ! C’est tout juste si elle devrait pas être parfaite dans la préparation des repas du restaurant d’entreprise…

Mais bien sûr, sinon c’est pas marrant, ça peut rejaillir aussi sur la vie personnelle. Et c’est une définition de la compétence qu’on retrouve particulièrement chez les femmes qui doivent être les meilleures pros, les meilleures femmes, les meilleures mères, etc.

👉 Ses difficultés

Dire non ? Poser des limites ? Connaît pas ! Comme les solistes, les superhumains ont beaucoup de mal à accepter de l’aide, et encore plus à en demander. Mais aussi à lâcher prise de manière générale.

💡 Conseil de ta coach

T’as le droit (même le devoir parfois) de dire non, tu ne peux pas tout gérer à 100 % et surtout pas en même temps… 🙄

Le ou la superhumain(e) est l'un des profils du syndrome de l'imposteur

Tu vois, en fonction de notre définition de la compétence, on ne vit pas le syndrome de l’imposteur de la même manière. On a des points de douleur qui peuvent être différents. Et je trouvais intéressant, à la fois de t’aider à t’identifier à une vision de la compétence, mais aussi de te faire comprendre qu’on n’est pas tous les mêmes imposteurs 😉.

Les solutions pour changer de regard sur notre définition de la compétence

Pour changer de regard sur la compétence, il est urgent déjà prendre conscience de son syndrome de l’imposteur. Si tu as lu cet article, c’est que tu as déjà fait un grand pas. Si tu veux te situer un peu plus précisément, je t’invite vraiment à passer le test de Clance.

Ensuite, prends le temps de réfléchir à quel profil tu t’identifies le plus dans cet article. Peut-être que tu te reconnais dans plusieurs, mais souvent, il y en a un qui surpasse les autres. Si ton syndrome de l’imposteur est très installé et que tu veux vraiment le mettre au placard, tu vas devoir redéfinir de manière saine et réaliste ta vision de la compétence, ENFIN.

Pour ça, tu risques d’avoir besoin d’un petit coup de pouce. Tout(e) seul(e), c’est un peu plus difficile. Si tu te sens prêt(e) à ça, c’est un des aspects fondamentaux que j’aborde dans mon accompagnement Bye L’imposteur. Ça ne se fait pas en un claquement de doigts, mais je t’assure qu’en quelques semaines, les progrès sont bluffants.

Conclusion : Tu l’as compris, un des points cruciaux pour surmonter le syndrome de l’imposteur, c’est de modifier ton rapport à la compétence. En acceptant l’imperfection, en apprenant à déléguer, à demander de l’aide, et en cultivant la confiance en soi, tu pourras te libérer de ton petit imposteur intérieur.

*Source : “Secrets thoughts of successful women and men” du Dr Valerie Young


Allez, fais pas ton imposteur !