Le cycle du Syndrome de l’Imposteur : origines et mécanismes 🔄

Le Syndrome de l’Imposteur, c’est ce sentiment de ne pas mériter son succès et de craindre d’être exposé comme un imposteur. C’est une réalité que beaucoup rencontrent dans leur parcours professionnel. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur le Cycle du Syndrome de l’Imposteur, comprendre ses étapes pour mieux le surmonter !

Les origines du cycle du syndrome de l’Imposteur

Comme nous avons pu le voir dans l’article Qu’est-ce que le Syndrome de l’Imposteur ?, à l’origine du Syndrome de l’Imposteur on a une croyance. Celle de ne pas être aussi intelligent, compétent que ce que tout le monde pense. Et ce, malgré des preuves évidentes de nos capacités. Cette croyance génère des émotions, qui conduisent à des comportements. Lorsqu’on vit depuis longtemps avec ce sentiment insidieux d’être un imposteur, on développe un « processus » – aussi appelé Cycle du Syndrome de l’Imposteur. Ce dernier a été identifié par le Dr Pauline Clance en 1985.

Les raisons du cycle du syndrome de l’imposteur

On pourrait résumer ce cyle à un mode de fonctionnement. C’est une forme de stratégie que l’on a développé pour 2 raisons :

1. Gérer notre angoisse d’être démasqué,
2. Éviter d’être découvert !

Et au fur et à mesure, on l’a inconsciemment intégré à notre réussite. C’est-à-dire que – sans s’en rendre compte – on s’est convaincu que ce cycle était indispensable à notre accomplissement. Parce que souvent… Il fonctionne ! On a fini par l’associer à notre succès. C’est pourquoi il est parfois difficile de l’identifier – voire de le stopper (mais pas impossible, rassure-toi 😉) .

Le cycle du syndrome de l’imposteur : 7 étapes

Explorons plus en détails les différentes étapes de cycle – infernal – du syndrome de l’imposteur.

Étape #1 : Un nouveau challenge

Le point de départ du cycle est généralement l’attribution d’un nouveau challenge, ou d’une tâche. Typiquement, mon manager qui me demande de prendre en charge un projet. Ou bien, si je suis entrepreneur, le fait de signer un nouveau contrat par exemple. En réalité, peu importe que j’ai déjà réalisé – ou non – ce genre d’activité, cela peu déclencher le cycle du syndrome de l’imposteur. La raison est simple : lorsqu’on vit avec le syndrome de l’imposteur, on ne s’approprie pas nos réussites. Alors même si j’ai déjà réalisé cette tâche auparavant, j’aurais la même sensation de ne pas être assez compétent ou intelligent pour la réaliser !

Étape #2 : Des émotions difficiles

Chaque fois que je suis face à un challenge, cela génère la même pensée (parfois inconsciente) : « je ne suis pas à la hauteur, je ne suis pas assez compétent(e) ». Évidemment, cela conduit à ressentir des émotions particulièrement négatives et/ou difficiles à gérer. Cela peut être de l’anxiété, du stress, de la peur, de la tristesse… Si j’ai du mal à identifier mes émotions, il se peut que je les ressente à travers des « symptômes« . Par exemple avoir des insomnies, faire des cauchemars, des maux de ventre ou de tête, des tensions musculaires…

Étape #3 : Des comportements contre-productifs

Certains parlent d’auto-sabotage, ou encore des mécanismes de protection. Bien sur, ces termes sont aussi appropriés. En général, à ce stade du cycle, je vais particulièrement essayer de gérer mon angoisse. Alors je vais adopter certains comportements en réaction à ces émotions, afin de me « protéger ». Dans le cycle identifié par Pauline Clance, elle en soulève 2 particuliers : la procrastination, et la surpréparation*.

1. La procrastination

L’objectif de la procrastination, est d’éviter de me confronter à mon angoisse. Mais inconsciemment, c’est aussi de m’assurer d’avoir une « excuse » en cas d’échec – et donc de protéger mon égo… Alors je vais repousser encore et encore cette tâche ou ce projet, en m’occupant des choses avec moins voire pas d’importance. Par exemple, il se peut que je regarde frénétiquement la télévision ou que je devienne tout à coup maniaque du rangement ! Au travail, que je fasse passer les demandes et projets des autres avant les miens… Ou que je gère des tâches bien moins urgentes et importantes.

2. La surpréparation

L’objectif de la surpréparation est aussi de me rassurer ! Et attention, ici on ne parle pas d’un travail poussé et nécessaire. Cela va bien au delà de ça. C’est travailler BIEN PLUS que nécessaire ou demandé. L’idée inconsciente qui alimente ce comportement, est que ma réussite est lié uniquement au fait de travailler bien plus longtemps, bien plus dur que les autres. Je dois compenser mon manque d’intelligence ou de compétence, en me surpréparant. Typiquement, je fais des nuits blanches. Je ne vois plus mes amis, ou mange à peine pour me focaliser sur mon objectif.

*D’après mon expérience et mes échanges avec des centaines de personnes concernées par le syndrome de l’imposteur. Il se peut que ces 2 comportements soient utilisés de manière alternatives voire complémentaires. Je peux procrastiner sur mon projet, puis me mettre à surpréparer. Je peux parfois procrastiner. Mais la prochaine fois me surpréparer.

Étape #4 : Une réussite

C’est toute la difficulté de sortir de cycle, mais du syndrome de l’imposteur de manière générale. Généralement, on réussi ! Ou du moins, le résultat obtenu par nos actions est positif : mon manager me remercie ou me félicite. Mon client est satisfait. On se sent alors soulagé, mais pas pour longtemps…

Étape #5 : L’erreur d’attribution

C’est à ce moment-là que tout se joue, et que je conforte une nouvelle fois mon sentiment d’imposture. Très vite, je vais procéder à un biais psychologique inconscient : attribuer mon succès à mes comportements contre-productifs. Mais pas à mes compétences ou attributions internes (et réelles).

1. Si j’ai procrastiné…

Je vais partir du principe que ce succès est donc un coup de chance ! Car selon moi, je n’ai pas donné le meilleur de moi-même. Je suis parfaitement conscient d’avoir procrastiné, repoussé ce projet. Donc si j’ai réussi, cela ne peut être qu’un « coup de bol ».

2. Si j’ai surpréparé…

Je vais partir du principe que cela n’est lié qu’à cet effort et travail immense (quasiment surhumain) que j’ai réalisé. Et donc que je n’ai pas de mérite, puisque je n’ai fait que compenser mon « inaptitude », mon manque de compétence ou d’intelligence…

Étape #6 : Le dénigrement

Bien entendu, ces erreurs d’attribution sont liées à ces pensées inconscientes que je me répète : « C’est grâce à la chance, c’est grâce à beaucoup d’efforts ». Et là encore, cela me conduit à un autre comportement : le rejet des feedbacks ou des indicateurs de réussite. Je vais me sentir mal à l’aise, voire en rejet des compliments que l’on va me faire. Je vais être incapable de voir les preuves évidentes de cette réussite (le taux de satisfaction, le contrat signé, le CA généré, la fierté de mon manager…). Il se peut même que je décide de focaliser mon attention sur tout ce que j’aurais pu mieux faire : une erreur de typographie, un oubli sans importance, une phrase mal tournée…

Étape #7 : Le sentiment d’imposture

Je ne vois que mes erreurs, je n’attribue mon succès qu’à des facteurs externes, MAIS que les autres me félicitent ou me complimentent. Résultat ? Cela me confirme que je les ai trompé ! Dupé ! Et que je suis un imposteur, une fraude. Que je ne suis pas à la hauteur. Et que la prochaine fois… Ils me démasqueront.

Si on parle de Cycle du syndrome de l’imposteur, c’est parce qu’il se répète. Cette dernière étape me confirme que je n’aurai pas pu réussir sans ses comportements, sans ses pensées. Et comme nous avons pu le voir, le cycle en lui-même m’empêche de procéder à une internalisation de mes compétences. La bonne nouvelle, c’est que ce cyle fonctionne. Il me protège. Et c’est pourquoi, je l’ancre inconsciemment comme un processus inhérent à ma « réussite ». Mais la mauvaise nouvelle est la suivante : il m’éloigne d’une prise de confiance en moi et mes capacités. Surtout, il renforce mon syndrome de l’imposteur.

Pour briser ce cycle, il est essentiel dans un 1er temps de l’identifier ! De repérer ce qui le déclenche, et les mécanismes mis en place. Il est ensuite indispensable de mettre en place de nouveaux modes de fonctionnement. Ça tombe bien, ce exactement que l’on fait à travers le programme BYE L’IMPOSTEUR. 😉

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